Et si on visitait Kaysersberg !

Et si on visitait Kaysersberg !

Kaysersberg (prononcé [ˈkaɪzɐsbɛʁk], en alsacien : Kaisersbari), avec ses maisons à colombages, son centre historique et son château impérial en ruine dominant la ville, au cœur du vignoble alsacien, possède un charme fou et incomparable. Il est une étape incontournable en Alsace. La ville est aussi réputée pour son marché de Noël. Kaysersberg est jumelé, depuis 2008, avec Perwez, commune belge. Mais aussi et surtout Kaysersberg est jumelé avec Lambaréné au Gabon.

En effet, Kaysersberg est la cité natale du Docteur Albert Schweitzer. « Je suis né le 14 janvier 1875 à Kaysersberg, petite cité du Haut-Rhin, dans la maison portant tourelle, sis à gauche en amont de la sortie de la localité. Mon père y était pasteur et instituteur de la petite paroisse protestante … » C’est ainsi que commence son livre. Albert Schweitzer grandit à Gunsbach où la famille s’installa après sa naissance. Théologien, philosophe, musicien, médecin Schweitzer s’embarqua pour le Gabon en 1913 et y construisit un hôpital à Lambaréné. Prix Nobel de la Paix en 1954, Albert Schweitzer reste l’une des figures les plus marquantes et l’Alsacien le plus célèbre du 20ème siècle. Son oeuvre se perpétue à Lambaréné, mais aussi à travers les deux musées portant son nom à Kaysersberg et à Gunsbach.

C’est une ancienne commune française, située dans le département du Haut-Rhin dans la nouvelle région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. En effet, les conseils municipaux de Kaysersberg, Kientzheim et Sigolsheim ont décidé le regroupement de leurs communes respectives sous le nom de « Kaysersberg Vignoble ». La nouvelle commune est entrée en vigueur au 1er janvier 2016. Les trois anciennes communes sont devenues des communes déléguées.

Cette ancienne petite bourgade paisible, ville fleurie 4 fleurs, d’un peu moins de 3000 habitants se trouve dans la région historique et culturelle d’Alsace. Elle s'étend sur 2482 hectares dont 2168 hectares de forêt situés entre 250 et 820 m d'altitude. Les habitants sont appelés les Kaysersbergeois et Kaysersbergeoises.

Admirablement située à l'entrée de la vallée de la Weiss dans la plaine d’Alsace, à l'entrée des vallées de Lapoutroie et Orbey et au centre du vignoble alsacien, la petite cité, dominée par deux montagnes, où sur l’une d’elle trône les ruines d’un château impérial, le château du Schlossberg, s'étire au pied des collines sous-vosgiennes. Le château fait l'objet d'un classement au titre des Monuments Historiques depuis 1841 et d’[]une inscription au titre des Monuments Historiques depuis 1995.

La Weiss, autrefois appelée Abelsbach, est une rivière longue de 24 kilomètres. Elle prend sa source à proximité du col du Linge et du col du Wettstein, à 845 mètres d'altitude[]. Appelée ruisseau des Basses Huttes sur sa partie amont elle ne prend vraiment le nom de Weiss qu'au niveau de la fusion des ruisseau du lac noir et du ruisseau du Lac Blanc. Elle rejoint la Fecht entre Sigolsheim et l’aéroport de Colmar-Houssen. Elle traverse six communes de l'amont vers l'aval : Orbey (source), Lapoutroie, Kaysersberg, Kientzheim, Ammerschwihr et Sigolsheim (confluence).[

Kaysersberg est l'une des perles du vignoble alsacien. Avec ses nombreuses caves et ses vignes environnantes, ce village fait partie des étapes incontournables sur la route des vins d’Alsace. Vous pourrez y découvrir les vins et le savoir-faire ancestral des vignerons alsaciens à l’occasion de visites guidées des caves et de quelques dégustations.

Kaysersberg est aussi situé la route de St Jacques de Compostelle.

Ce village alsacien est depuis longtemps considéré comme l’une des plus belles cités médiévales d’Alsace. Quelle est son histoire ? Quels sont les sites incontournables à visiter à Kaysersberg ? Partez à la découverte de ce village de charme …

 

Histoire de Kaysersberg

De part sa position stratégique qui permet le contrôle d’une des nombreuses voies romaines les plus fréquentées des Vosges, entre la partie méridionale de l’Alsace et la Lorraine (par le Col du Bonhomme situé à l'altitude de 949 mètres), qui quadrillaient la Germanie supérieure, la vallée de Kaysersberg a été occupée par des militaires dès l'époque Romaine. Cet emplacement stratégique a rapidement imposé la cité comme place forte, un véritable verrou sur l’une des seules routes permettant de franchir les Vosges et de relier l’Alsace au reste de la Gaule.

Quelques moines bénédictins s’installèrent un peu plus haut dans la vallée, à Alspach, au début du 12ème siècle.

Au début du 13ème siècle (vers 1218), la forteresse est construite par le bailli impérial Wœlfelin de Haguenau. Sa première enceinte passait entre l’église et l’Hôtel de ville, filait jusqu’à la rivière : la Weiss, longeait le cours d’eau jusqu’à l’emplacement du pont fortifié et rejoignait le mur d’enceinte du château au niveau de la rue des Forgerons.

L'histoire de la ville commence véritablement en 1227 lorsque l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen, chargea son fils Henri VII d’acheter les droits sur le château aux sires de Ribeaupierre et de Horbourg. Celui-ci avait reçu l'ordre de son père de verrouiller les vallées vosgiennes contre les incursions lorraines. Le bailli Woelflin procéda aussitôt à la consolidation et à l’agrandissement de la forteresse.

Kaysersberg, littéralement Mont de l’Empereur, était né. Certains justifient la dénomination germanique de Kaysersberg en affirmant que les légions de César y avaient établi un camp fortifié appelé "Caesaris Mons", la montagne de César, expression qui aurait été reprise par les empereurs germaniques. Mais cette affirmation n'est que pure spéculation. Certes, nous savons que de nombreuses collines sous-vosgiennes avaient servi à l'époque romaine d'observatoires et la route qui longeait la Weiss pouvait être surveillée du haut du sommet aujourd'hui occupé par le château. Les Celtes, puis les Romains ne se sont, sans doute, pas privés d'un tel observatoire. Mais rien ne prouve une occupation intensive du débouché de la vallée de la Weiss par les Romains ou de la fondation d'une ville par des colons.

C'est le début de l'époque prospère de la ville, sous le contrôle de la famille des Hohenstaufen. Ville médiévale par excellence, elle subit malheureusement plusieurs sièges en 1245, 1247 et 1248, malgré ses fortifications et la reconstruction du château surplombant la ville.

Aux mains, en 1260, de Henri de Stahleck, l'évêque de Strasbourg, la ville repassera, en 1261, sous la protection de Rodolphe de Habsbourg, futur empereur. Devenu empereur, il y revint en 1285.

Kaysersberg devient ville impériale du Saint Empire le 18 mars 1293. Dès cette date et pour reconnaître son importance, la population de Kaysersberg se voit accorder, grâce au roi de Germanie Adolphe 1er de Nassau, les mêmes droits qu’à Colmar. Ainsi, Kaysersberg ne dépendra plus directement que du pouvoir impérial, aucun seigneur ne pourra plus revendiquer de droits sur elle. Cette indépendance a entraîné le développement de la cité qui ne cessera de s'agrandir. La ville, qui couvrait alors près de 10 ha, possédait deux portes, aujourd'hui disparues : à l'ouest, l'Obertor déplacé à deux reprises au fur et à mesure que la ville s'agrandissait et, à l'est, l'Untertor, sur la route de Colmar. Les remparts de ville étaient rattachés à ceux du château qui, de la sorte, constituait l'une des plus belles citadelles médiévales de la région. Des tours carrées ou cylindriques fortifiaient les points névralgiques des remparts.

Au 14ème et 15ème siècle, la ville prospère. En 1330, l’histoire de Kaysersberg prend un important tournant car elle devient le siège de la Reichsvogtei, une instance administrative impériale.

Le roi des Romains et futur empereur Charles IV affranchit, en 1347, les citoyens de Kaysersberg de toute juridiction étrangère.

Le 24 septembre 1354, Charles IV reconnut l'union des dix villes libres d’Empire alsacienne au sein du Saint-Empire romain germanique en une ligue : la Décapole. La Décapole a pour but de contribuer à une coopération étroite entre les villes de Colmar, Haguenau, Kaysersberg, Mulhouse, Munster, Obernai, Rosheim, Sélestat, Turckheim et Wissembourg. Haguenau en est le chef-lieu et Sélestat conserve les archives de la ligue, dans un coffre dont Haguenau et Colmar détiennent chacun une clé. En plus d’une alliance militaire, l'entraide est aussi financière.

A cette époque, outre le négoce et l’artisanat, la production de vin connaît un vif succès et s'exporte dans l'Empire bien au-delà du Rhin.

En 1371, c’est le premier agrandissement vers le Sud-Ouest du mur d’enceinte. Le second, vers l’Est et l’Ouest, date de 1424 à 1432. Ces deux agrandissements, qui  permirent à ville d’acquérir son visage définitif, ne sont pas seulement liés à l'expansion économique ou démographique de Kaysersberg (devenu, par ailleurs, en 1330, siège de la prévôté impériale), mais aussi dus aux divers troubles de la guerre de Cent Ans.

En 1429, elle gagne encore en notoriété et affirme sa vocation économique grâce à l'attribution par l'empereur Sigismond de nombreux privilèges tels que le droit d'avoir un marché hebdomadaire. Le prestige de la ville atteint son apogée en 1479, grâce à l’ouverture d’une foire annuelle.

Le mécontentement des paysans provoque, en 1525, un conflit durant lequel Kaysersberg fut assiégé. C’est la guerre des Paysans allemands. La ville capitula le 19 mai. Le château et l’abbaye d'Alspach furent pillés, incendiés et dévastés. Ces fortifications ont été agrandies une dernière fois en 1530.

Maximilien lui donne, en 1573, comme bailli impérial Lazare de Schwendi qui s’est battu en Hongrie et pris la petite ville de Tokaj. On dit qu’il en aurait profité pour rapporter quelques plants de vigne du fameux cépage et qu’il en fit don au village de Kaysersberg. Ces quelques vignes se sont largement multipliées. Elles ont fait la réputation vinicole et viticole de la ville. Le comte Antoine Henri d'Andlau en fut le dernier titulaire.

Le 17ème siècle est difficile suite à la guerre de Trente Ans (1618-1648) qui met fin à l’inexorable ascension de Kaysersberg, qui faisait d’elle une ville renommée dans le monde germanique. Les troupes suédoises se sont emparées de Kaysersberg. Elles ont incendié le château et le couvent d'Alspach. Cette guerre laisse la région ruinée par le passage des différentes troupes belligérantes de ce conflit. Suédois, Impériaux (qui dépendaient du Saint-Empire romain germanique), Lorrains et Français ont vécu aux dépens des habitants. Sa prospérité, qui l’avait notamment rendue célèbre, s’étiole petit à petit. La ville doit, au sortir de la guerre, payer un lourd tribut qui l’endettera de nombreuses années. Ainsi, la paix de Munster en 1648 laissait une cité exsangue. Kaysersberg dût même hypothéquer ses cloches à Bâle ! Les populations aisées prirent la fuite. Les autres furent décimées par les exactions et les épidémies.

Kaysersberg finit également par perdre son indépendance et devient la possession de la Couronne de France.

Mais la ville renoue avec la prospérité dans la seconde moitié du siècle. En effet, tout au long de la seconde moitié du 17ème siècle, la cité se repeupla peu à peu et retrouva ses activités d'antan.

Le 18ème siècle ne changea guère l’aspect de la ville.

Lors des évènements révolutionnaires de la Convention nationale (1792-1795), Kaysersberg changea provisoirement son nom en "Mont Libre" et devint chef lieu de canton.

Après un regain de dynamisme au 19ème siècle, principalement dans les années 1820-1870, grâce à l’installation d’industries textiles, la ville subit de plein fouet les écueils de la Guerre. Le 4 décembre 1944, Kaysersberg devient le verrou de la poche de Colmar et est mise en état de siège. Le 17 décembre 1944, la ville est libérée mais elle est fortement endommagée par les combats d'artillerie et les combats de rue.

Kaysersberg renaîtra de ses cendres et gagnera sa place parmi les plus beaux villages d’Alsace après de nombreux ouvrages de restauration.

Le blason de Kaysersberg porte « d’argent à la bourse de sable ferrée d’or ». Ce qui veut dire que les armes de Kaysersberg comportent un écu à fond blanc sur lequel est posée une bourse noire dont les boucles et les ornements métalliques sont jaunes. L’usage du sceau se répandit dans les villes du Saint-Empire au cours du 13ème siècle. Mentionné dès 1271, celui de Kaysersberg représente une tour, marque de l’autorité impériale. Lorsqu’en 1293, Kaysersberg accède au rang de ville impériale, elle choisit ses armoiries. Les bourgeois de la cité y représentent leur symbole, la bourse, qui n’est autre qu’un porte-monnaie. Néanmoins, le village fit, depuis le 19ème siècle, quelques entorses à la vérité historique avec la présence de double-armoiries en regroupant tour et besace.

 

 

Que voir et visiter à Kaysersberg ?

La ville de Kaysersberg regorge de lieux à explorer. Prenez le temps de partir à la découverte de ses secrets et de ses trésors. Nous écrirons très prochainement un article beaucoup plus détaillé pour vous guider dans Kaysersberg et vous faire découvrir tous les secrets de ses magnifiques édifices.

Malgré les péripéties de son histoire, Kaysersberg a su conserver un très grand nombre de vestiges de son passé médiéval. Ils font aujourd’hui le charme de la ville et attirent chaque année un nombre important de touristes. Parmi les lieux à ne pas manquer figure notamment l’église d’Alspach. Une visite à Kaysersberg nécessite également un détour par l’église de Sainte-Croix située au centre du village. Son portail roman, son tympan représentant le couronnement de la vierge et ses colonnes avec chapiteaux ne manqueront pas de séduire les amoureux d’architecture et d’histoire. Les vestiges du château depuis lesquels on peut jouir d’une magnifique vue sur le vignoble et la Plaine d’Alsace, et le pont fortifié de grès rose (un exemple exceptionnel d'architecture militaire médiéval en Alsace) méritent également une visite et offrent une formidable immersion dans l’histoire de la ville. Les maisons à colombages ferment la liste des édifices médiévaux à ne pas manquer lors d’une visite à Kaysersberg. De plus, les nombreux restaurants accueillants (tous plus bons les uns que les autres !) servant des spécialités culinaires alsaciennes offrent de quoi satisfaire les plus exigeants des gourmets et sont également des lieux de prédilection pour découvrir les vins et autres grands crus de Kaysersberg et de sa région.

Kaysersberg possède aussi deux musées :

  • Le Musée d'Histoire locale de la ville est installé au premier étage d'une maison datant du 16ème siècle. Consacré à l'histoire de Kaysersberg et des environs, des origines à aujourd'hui, il comporte une section d'art religieux allant du 14ème au 18ème siècle.

  • Le Musée du Docteur Albert Schweitzer qui retrace sa vie. Il était un grand amoureux de sa région et alla appliquer son humanisme jusqu'en Afrique. La volonté de lui créer un espace dédié est apparue en 1981. Ce musée présente l'œuvre hospitalière du docteur à Lambaréné (Gabon) de 1913 à nos jours. La collection se compose de documents photographiques ainsi que quelques souvenirs personnels du docteur Schweitzer.

 

Le marché de Noël de Kaysersberg

Si vous effectuez une visite de Kaysersberg au cours de l’hiver et dès le mois de novembre, n’hésitez surtout pas à vous égarer du côté de son marché de Noël parsemé dans toute la vielle ville. Connu pour être l’un des marchés les plus beaux et les plus authentiques d’Alsace, il ne manquera pas d’émerveiller les plus jeunes comme les plus grands grâce à ses animations, ses effluves de vin chaud et de pâtisseries alsaciennes, ses illuminations féeriques ainsi que ses mille et un stands ornés de décorations et de jeux traditionnels. Des expositions, des concerts et différentes animations sont également organisés.

 

28/03/2016 Accueil, Actualités 4848

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